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cycle 2023-2024
Mardi 4 juin 2024 à 20h30
Christian MILLE
Pédopsychiatre, professeur émérite des universités
Discutant : Pauline ESPI, psychiatre.
Construire, déconstruire, reconstruire les souvenirs:
l'inlassable tâche du patient en psychothérapie, l'indéfectible engagement du thérapeute.
Mettre et remettre les souvenirs sur le métier constitue bien la réponse plus ou moins zélée du patient névrosé à l’attente implicite du psychanalyste. Or, le plus souvent, n’affleurent que des souvenirs « pivots » autour desquels se tissent et se confortent les fantasmes (1). Les souvenirs contribuent par ailleurs à forger le sentiment d’identité, viennent s’inscrire dans le « compromis identificatoire » de chacun. En conséquence, le rôle du psychothérapeute pourrait être de soutenir le travail du « je historien »(2) de son patient, tout en l’aidant à se détacher des versions officielles l’assignant à une place indiscutée dans la succession des générations ou la dynamique familiale. Si a priori, l’enfant en psychothérapie se préoccupe peu de revenir sur le passé (3), la position de l’adolescent est foncièrement différente, et le thérapeute aura selon les circonstances à assumer un rôle de prospecteur, d’archiviste, de réinterprète, d’historien, voire d’embrayeur d’histoire (4).
BIBLIOGRAPHIE SUCCINTE
1 - VIDERMAN S, La construction de l’espace analytique, Denoël, Paris, 1970
2 - AULAGNIER P, L’apprenti historien et le maître sorcier. Du discours identifiant au discours délirant, P.U.F., Paris, 1984
3 - DIATKINE R, L’enfant dans l’adulte ou l’éternelle capacité de rêverie, Delachaux et Niestlé, Paris, 1994
4 - MILLE C, « Spécificités de l’approche psychothérapique d’inspiration analytique à l’adolescence », Neuropsychiatrie de l’enfance et de l’adolescence 67 (2019) 169–179